Kinou, petit chat libre.
10 février 2015. Date de fin et de debut. Fin de ta liberté, de ta vie sauvage, de tes maladies et souffrance, de ta faim et de ta soif, du froid... Fin de l'obscurité et de l'inconfort. Début de la captivité, de l'apprivoisement, des câlins et de l'amour, des bisous, des jeux, du confort et de la chaleur d'une maison, de la nourriture à volonté, des gourmandises, et de la sieste.
C'est ainsi ce qui t'a été imposé. ce que NOUS t'avons imposé. Petit chaton sauvage, affamé, tu t'es laissé tenté par l'odeur alléchante de la pâtée, après maintes hésitations, pas à pas, ta soeur et toi êtes entrés dans cette petit cage verte. Lorsqu'elle s'est refermée, il était déjà trop tard.
Peur, colère, haine.
Surtout haine.
C'était une capture et une captivité imposée. Tu n'as jamais demandé à être lié aux humains, et tu ne voulais pas cela. Tellement de colère et de rage, tellement de peur et d'inquiétudes. Mais vous étiez là, ta soeur Kayla et toi, enfermés dans cette pièce, sans aucune possibilité d'issue. Ta colère était grande, je me souviens. Être dans cette même pièce avec toi, c'était t'entendre grogner sans arrêt, oser croiser ton regard, c'était te voir cracher, tendre un doigt vers toi, c'était se faire attaquer. J'avais peur de toi tu sais, lorsque tu étais prostré devant la porte de la douche, les oreilles plaquées, le regard haineux, l'attitude agressive, les grognements et crachats, j'avais peur de te pousser pour pouvoir aller me laver. Et, lorsque j'étais cachée dans la douche, je te voyais m'oublier, te déplacer dans la pièce comme un chat normal, l'attitude sereine, les oreilles en avant. Je te voyais jouer avec Kayla, puis j'entre-ouvrais la porte de la douche, tu tournais la tête dans ma direction pour connaître l'origine du bruit, nos regards se croisaient, une demie seconde durant laquelle tu n'as pas réalisé que le bruit venait de l'humaine que j'étais, puis tu as compris, de tes grands yeux verts aimable, Kiwi, j'ai vu alors de grands yeux haineux et mauvais, tes oreilles se sont plaquées, ton attitude entière, négative, tellement agressive et mauvaise. J'ai vu ton regard changer lorsque tu as le mien. Et j'ai su à quel point tu me détestais. A quel point tu nous detestais tous, nous les humains, qui t'avions privé de ta liberté pour des soins et des caresses dont tu n'avais jamais voulu.
J'avais peur de toi, mais je voulais quand même essayer de t'apprivoiser, c'était un défit, et c'était intéressant. J'étais en première année de médecine, mais tous les soirs, je prenais le temps d'essayer de t'approcher, de bouger autour de toi, sans que tu n'attaques ou ne grogne. Petit à petit, tu acceptais la présence et le contact, forcé. Je me protégeais toujours avec les gants, car tu me faisais toujours peur. Mais parfois j'arrivais à te toucher, à te caresser. Tu n'attaquais plus, même si tu avais une attitude toujours aussi agressive. Je pensais déjà, à l'époque, à te garder. Je me disais que personne ne voudrait d'un chat comme toi, et que, si j'avais mon concours, je serais bien triste toute seule dans mon appartement. La compagnie, même du chat le plus désagréable de toute la planète, serait toujours un minimum.
Quelques temps après, tu es partit pour quelques semaines chez le directeur de l'association qui t'avait trappé, là, tu as été castré, puis ta as abandonné toute attitude négative, et tu es revenu à la maison.
Tu ne pouvais pas vivre dans la haine et la colère chaque jour, alors tu as fini par te résigner. Plus aucune attitude agressive, mais une grande crainte et peur. Désormais isolé dans ma chambre, tu passais ton temps caché sous le lit. Tu n'en sortais que si je restais un long moment dans ma couette, silencieuse, à attendre, et tu te baladais, discret et sur tes gardes, dans ma chambre. J'essayais de tisser un lien avec toi par le jeu, et tu te laissais tenté, faut dire que l'ennui devait être grand, enfermé chaque jour dans cette pièce. Tu n'osais pas sortir, tu laissais juste une petite patte trainée qui essayait d'attraper le plumeau au passage, parfois tu sortais ta tête puis tu m’apercevais, aussitôt tu retournais te cacher sous le lit, apeuré. Un jour, alors que tu sortais presque du dessous du lit, nos jeux m'ont fait rire, et mon rire t'as fait paniqué, tu es aussitôt retourné te planquer.
Pas à pas, tu jouais de mieux en mieux. Mais j'avais aussi trouvé un autre moyen d'approche : j'ai vite compris que tu étais gourmand, très gourmand. Alors je t'ai acheté des petites friandises à l'odeur puissante et qui te rendaient complètement dingo ! Des petits bâtonnets, tu en raffolais ! Je les coupais en petit bout, et voilà que je les lançais en ta direction, sous au bord du lit. Tu osais à peine sortir ta petite patte pour choper la friandise, puis vite tu la mangeais sous le lit. Petit à petit, j'éloignais les gâteaux, et si tu sortais parfois la tête, c'était pour attraper très vite la nourriture de la patte et retourner à toute allure sous le lit pour la manger.
Pas à pas, tu as fini par sortir de ce lit, et plus encore, mélanger le jeu et la gourmandise, tu courais derrière les morceaux de friandise que je te lançais, je pouvais te balader partout dans la pièce.
Quelques temps après, nous avons commencé à lancé les friandises dans la caisse de transport, par idée du directeur de l'assoc, pour pouvoir te transporter sans être brusqué le jour où ça serait nécessaire. C'était difficile parce que même si je lançais la nourriture au fond, tu avais toujours ton petit cul qui ressortait de la caisse, j'avais presque envie de te pousser les fesses dedans, mais je ne l'ai jamais fait. J'ai préféré t'acheter une plus grande caisse. En réalité, c'était une caisse de transport pour chien, mais tu entrais très bien dedans, c'était le principal !
Petit à petit, je rapprochais les bouts de friandise de mes jambes. Assise en tailleur par terre, je voulais que tu viennes à moi, si je ne pouvais venir à toi puisque tu fuyais par la peur. C'était à toi de t'approcher de moi, et j'allais provoquer cela. Pas à pas tu osais venir chercher la nourriture un peu plus prêt. Jusqu'au moment où tu es venu la chercher au bout de mes pieds. Alors oui, tu l'as prise et tu t'es vite sauvé pour aller la manger sous le lit. Mais tu étais venu à quelques millimètres de moi, et ça, putain ce que c'était énorme!
Quand venir chercher la friandise à mes pieds était devenu un acte commun pour toi, alors j'en ai rajouté une couche. Je gardais un bras levé, main pendante et totalement relâchée, à ta hauteur, puis je posais la croquette à mes pieds. Pour venir la manger, il fallait passer sous la main. Au début je gardais le bras assez haut pour qu'il n'y ait aucun contact, juste pour que tu réalises le geste de passer sous le bras.
Puis un jour, je l'ai laissé suffisamment pas pour que le bout de mes doigts effleurent ton pelage. je me souviens si bien, tu as sursauté, et tu t'es sauvé très vite. Mais tu es quand même revenu.
Tu es toujours revenu, même lorsque tu te faisais peur, tu revenais à la charge après.
Voilà que je pouvais te toucher du bout des doigts. Quelle victoire bordel, quelle fierté, quels progrès !
Alors nous avons jouer à ce jeux chaque jour pendant longtemps, à ça se rajoutait le fait que j'avais commencé à te donner de la pâtée de temps à autre le matin, tu en raffolais tellement ! que tu venais la manger à mes pieds. Alors je m'entraînais à bouger près de toi pendant que tu mangeais sans te voir fuir, je travaillais à pouvoir te toucher pendant que tu mangeais sans que tu partes.
Et quel ne fut pas étrange, ce jour où, toi même, tu n'as pas compris le sentiment qui montait en toi. Je te caressais, pour la toute première fois, et je voyais ton inquiétude dans tes yeux, mais en même temps... ce son, si petit, si discret, que tu n'as pas pu t'empêcher de sortir. Un petit ronron. Un tout petit. Mais c'était bon, de sentir mes doigts dans ton pelage. Inquiétant mais tellement bon.
On a tellement répété ces exercices, qu'est venu un jour où je pouvais te caresser aisément pendant tes repas. Tellement aisément que tu abandonnais sans état d'âme ta gamelle pour te laisser envahir de caresse et moi de ronronnement. Puis les jours d'après, j'ai pu petit à petit te caresser sans passer par la nourriture.
Ensuite, tu es venu jusque sur le lit avec moi, tu ne te cachais plus sauf si je m'agitais dans la chambre, et tu te laissais caressais quasiment à chaque fois que je le voulais, et surtout le soir lorsque tu dormais.
A cet instant, j'ai su que c'était gagné. Que nous irions loin ensemble. Alors je t'ai adopté, et j'ai signé pour toute une vie. Pour toute ta vie...
Du moins, je le pensais...
Petit à petit au court des caresses, j'essayais de glisser mes mains sous tes coudes, comme pour te porter. Petit à petit, j'augmentais la pression, puis un jour, je t'ai soulevé. Ho, pas grand chose! Quelques centimètres, juste les pattes avant. Mais c'était énorme pour moi, énorme !
Et petit à petit, j'ai commencé à te soulever, puis à te déplacer, pas grand chose masi j'y parvenais. Si je te collais contre moi tu paniquais, alors je lâchais, mais si je te soulevais juste, tu te laissais faire.
A ce moment, j'avais terminé ma première année de médecine, je venais d'apprendre que j'avais réussi le concours de kinésithérapie que je souhaitais tant obtenir. Je devais donc trouver un appartement, partir la semaine pour étudier et revenir le week end chez mes parents.
J'ai longtemps réflechis à une solution pour toi, s'il fallait te laisser seul le week end ou te faire supporter des voyages. Au final, la solution était évidente, mon appartement était finalement au rez de chaussé, je ne pouvais pas partir un week end en laissant les volets ouverts, et je ne pouvais pas te laisser un week end dans le noir.
La première fois que je t'y ai emmené, tu étais en panique. Dans la voiture, prostré au fond de la cage, je voyais ton poul battre à une vitesse hallucinante, pupilles dilatées, panique dans le fond des yeux, j'aurais voulu tout faire pour te rassurer, mais le pire était à venir. Arrivé à l'appartement, sortit de ta cage, tu as filé droit sous les tuyaux de la cuisine, la tête cachée en dessous, enroulé sur toi même, blottis... Je me suis d'abord dit que j'allais te laisser, que tu sortirais tout seul, mais les heures défilant, tu ne bougeais plus, je t'aurais presque cru mort. Alors je suis allée te voir. J'ai pensé que tu allais peut-être redevenir agressif, que tu allais peut-être paniquer à nouveau si je te touchais.
Mais rien de tout ça. je t'ai porté, et je t'ai serré contre moi. Et pour la première fois, tu n'as rien dit, tu as accepté que je te serre contre moi. Réconfort, j'étais la seule chose à laquelle tu pouvais te rattacher.
Pas à pas tu es sortis de tes cachettes, tu n'avais plus peur durant les voyages, et je pouvais tellement bien te porter que je te plaçais moi même dans la cage avant les départs.
Les autres humains ne pouvaient pas te toucher ou te caresser et encore moins te porter, mais tu commençais à ne plus trop te cacher en leur présence, même s'ils étaient en grand nombre.
Puis, tu as accordé ta confiance aux personnes que tu voyais le plus après moi. Mon chéri, ma petite soeur, mon amie de kiné, ma maman... Ces gens là pouvaient te toucher, te caresser, voir te porter (plus ou moins selon les personnes), mais ces gens là aussi, tu les avais accepter.
On les comptait sur les doigts d'une main. Pour les autres, tu pouvais parfois encore paniquer, voir cracher, et te planquer.
A l'appartement, tu t'es revélé. D'un petit chat timide, tu es devenu un petit chat très présent et très connerie aussi !
Chaque matin; mon réveil sonnait, tu savais que j'allais me lever et donc, te donner ta fameuse pâtée. Alors, dès que tu entendais le réveil, tu sautais sur le lit et tu miaulais. encore et encore. Je me levais, tu sautais au sol, toujours en miaulant. j'allais d'abord aux WC, tu m'y suivais jusqu'à mes pieds, toujours en miaulant, puis je revenais, j'ouvrais le frigo, y saississait la pâtée, et tu devenais fou, tu courais vers ta gamelle en te retournant toutes les secondes pour voir si je te suivais bien.
T'as toujours eu un miaulement de tapette tu sais ! Hyper aigu, tout le monde se foutait de ta gueule, mais moi je te trouvais trop adorable et trop mignon !
Ensuite, tu refusais de manger ta pâtée si je ne t'assurais pas un minimum de caresse. Puis je ne pouvais pas partir de ta place sans que tu me suives, emportant avec toi un énorme morceau de pâtée, que tu posais, selon ton humeur, sur le lit, pour bien mettre de la pâtée partout dans les draps, ou sur le tapis de la cuisine, pour bien le salir. Ensuite, tu attrapais la pâtée avec ta patte, et tu ramenais cette dernière jusqu'à ta gueule pour manger. Un vrai petit homme ! Quand tu avais fini, tu te nettoyais soigneusement les pattes. Les seules parties du corps que tu te lavais lol!
La journée, tu dormais sur ton petit coussin rond que tu adorais, sous le radiateur, à midi je rentrais manger alors tu passais encore ton temps à miauler pour réclamer, et je te donnais tout ce qui passait dans mon assiette... Tu adorais tout ce qui était produits laitiers (fromages, yaourts, lait), tu aimais beaucoup les asperges, un jour tu en as mangé une entière à toi tout seul ! Les patates, carottes, pâtes, tout ça tu mangeais aussi. Ah, et puis, des fois tu ne te gênais pas pour monter sur mon siège, attendre que j'ai le dos tourné, et étendre ta patte jusque dans mon assiette pour y piquer les patates qui s'y trouvaient ! Tu montais sur la cuisine pour ouvrir les sacs de brioche (dont tu rafolais) ou voler dans les casseroles, j'étais obligée de tout ranger et de tout planquer, mais tu me faisais trop rire.
T'étais insupportable aussi quand tu piquais mes chouchous dans la salle de bain ! Tu jouais avec et me les perdais dans l'appartement, après j'étais embêtée car je n'en n'avais plus en TP, hors c'est cheveux attachés obligatoires... merci de m'avoir foutu quelques fois dans la merde Kinou xD!!!
Tu as voulu parfois faire mes poubelles, mais quand je te voyais y aller, je n'avais qu'à crier "KIWI", tu te figeais, m'observais un instant, puis tu recommençais, comme si tu te disais "mais non c'était pas pour moi!" un deuxième "KIWI!" et là, tu comprenais, un miaulement de plainte, puis tu partais.. Je pouvais croire que tu étais résigné, mais c'était sans savoir que tu attendais que je quitte quelques minutes l'appartement pour finalement me faire quand même ma poubelle ... !
Je parle pas non plus du verre que tu as cassé à 3 heure du matin et que j'ai donc du nettoyer à une telle heure.. Ni du bordel que tu foutais dans mon appartement parce que tu te tapais des sprintes, et que tu dégommais tout au passage, retournait mes tapis...
Ni de tes griffes que tu faisais sur mon lit alors que tu avais un arbre à chat!
Oublions aussi le sapin de Noël que tu as fait tomber deux fois! En réalité, tu étais trop mignon à mettre des petits coups de pattes sur les boules de Noël !
Ah, et il y a aussi la fois où tu es tombé dans ma lessive dans ma baignoire et que, affolé, tu as couru partout trempé dans l'appartement, salissant tout mon lit au passage ... xD
Le soir parfois tu venais te coller contre moi, j'avais ma tête contre ton poil, et je te caressais, tes ronrons me berçaient. Chaque fois que je te caressais, je savais à quel point j'avais de la chance que tu m'ais accordé ce droit, et tu avais le poil si doux et si agréable. J'adorais te câliner, te sentir te blottir contre moi. Une nuit je me suis reveillée en pleine nuit, sans raison, allongée sur le côté, tu t'étais carrément installé confortablement sur mon flanc.
Tu me faisais mourir de rire.
Vraiment.
Ta présence était si forte.
J'ai tellement aimé tous ces moments à tes côtés.
Et je regrète tellement qu'ils soient terminés...
Tu étais mon petit chat, mon bébé à moi, nos progrès ensemble, nos avancées, toute cette confiance accordé... Tu étais ma réussite.
Mais quelle réussite ? Je n'ai plus qu'un sentiment d'échec. J'ai l'impression que je n'ai pas accomplit ce que je mettais fixé, je n'ai pas pu t'emmener jusqu'au bout de ce que je voulais.
Mais parce que tu ne voulais pas y aller.
Tout ça, tout ce que je t'ai imposé. La captivité.
Je pensais que tu étais heureux avec moi. Mais en réalité, tu t'étais juste résigné. Tu avais accepté ta situation, parce que tu n'avais pas d'autre choix. Mais tu n'as jamais voulu ça. Tu n'as jamais voulu goûté à la chaleur d'une maison, à la tendresse d'une caresse, à la satiété, à la bonne santé.
En réalité, tout ça ne t'a pas rendu heureux. Tout ça t'a juste contraint.
J'étais la seule heureuse. Et mon bonheur allait à l'encontre du tien. Au fond je le savais, mais je me le cachais.
Tu sais, je n'ai jamais voulu t'enfermer. j'ai toujours eu pour projet de te permettre de ressortir dehors. Je voulais d'abord que tu ailles partout dans la maison de mes parents sans peur, mais tu hésitais encore à entrer dans la pièce à vivre. Je voulais que tu ne fuis plus aucun habitant de la maison, mais tu craignais encore mes grands parents, mon père, mon frère, mes oncles et tantes... A ce moment là, je me disais que tu serais prêt à sortir, car tu pourrais revenir par toutes les fenêtres sans peur. Je pensais qu'un jour tu n'aurais plus peur.
Et puis, tu es sortit en douce, par la fenêtre des toilettes qui avait été oubliée. C'était une erreur. Mais tôt ou tard, ça serait arrivé. Car j'aurais fini par te laisser sortir, et ça aurait été pire si c'était moi qui t'avais lâché, et que tu avais filé, je ne me le serais jamais pardonné. Là c'était une erreur, il n'y a pas à en vouloir à personne..
Tu es sortit dehors, le 26 décembre 2015, en début d'après midi, et après 10 mois de captivité. Tu es sortit et tu as couru, si loin, si vite, et je suis sûre que tu ne t'es pas retourné. Tu étais libre, à nouveau, fini la captivité.
Plus de soins, plus de nourriture, plus de câlins et d'amour. mais tu t'en fiches, n'est-ce pas ? Tu t'y étais habitué, tu t'y étais fait, mais tu n'en voulais pas, tu n'avais jamais voulu de moi. Tu t'étais juste accroché à moi car j'étais la seule à m'occuper de toi chaque jour, car j'étais la seule présente dans ta vie, ton seul point de repère. Mais tu n'as jamais voulu vivre avec moi.
Tu es sauvage. Depuis le début. Et j'ai eu tord de croire que je t'avais domestiqué.
Aujourd'hui tu es partit, et ça fait mal. Ton absence fait mal. Mais je suis égoïste, de souhaiter ton retour. car je sais que tu es plus heureux dehors... Tu serais revenu sinon. Je suis seule dans mon appartement, sans toutes tes conneries et tes crasses. Seule et rendue à moi même. Et toi aussi tu es seul. Mais tu le veux et tu es libre. Malgré le danger, la peur, la faim, la soif, la maladie, le froid. C'est ce que tu préfères, et je n'ai pas à t'imposer ce que JE crois bon pour toi. Je n'ai pas à choisir ce qui TE rend heureux. Tu es libre, de tes mouvements, et de tes choix. lorsqu'on aime quelqu'un, on doit tout faire pour le rendre heureux, même si cela va à l'encontre de notre propre bonheur.
Et ton bonheur à toi est dehors.
Le mien n'est pas celui d'être seule.
Je t'ai cherché, tout le monde t'as cherché. Et maman t'as même vu, tu l'as regardé, tu l'as reconnu, mais tu t'es enfoncé dans les bois, tu t'es caché, et personne ne t'as retrouvé.
Ce qui est étrange, c'est qu'avant de te quitter, ce samedi là, je partais en vacances à la montagne, alors je suis allée te dire au revoir. Je t'ai fais une dernière caresse, un dernier bisou, et je t'ai dit "Je rentre vite Kinou". mais la question n'est pas de savoir quand est-ce que je suis rentrée, mais quand est-ce que toi tu rentreras... Si tu rentres un jour.
Je ne peux pas supporter d'être seule dans mon appartement. Il y a tellement de chats qui eux, veulent une maison, une famille, du confort et des câlins, au contraire de toi. Il ya tellement de chats qui aimeraient vivre ce que je t'offrais, et je n'aurais pas besoin de leur imposer comme je te l'ai fait subir.
Il y a tant d'autres chats qui ont besoin d'une famille.
Quoi qu'il arrive mon Kinou, tu seras toujours mon bébé, et tu pourras toujours revenir quand tu le voudras. Peu importe si c'est dans un mois, un an, ou cinq ans.
Il y aura toujours une place pour toi.
Je t'attendrais toujours.
Je t'aimerais toujours.
Puisse tu vivres une vie longue et libre. Plus libre que jamais.
Je te souhaite d'être heureux, peu importe là où tu seras.
Kiwi - 10 février ; 26 décembre