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| Sujet: Plume et crayon Lun 13 Fév 2012 - 11:41 | |
| Voici, pour vous faire une idée de ce que j'écris. Comme je risque de vous le rabacher jusqu'à ce que vous en ayez assez vaut mieux savoir où vous vous lancer (eh eh eh y à pas un seul -ement) - Spoiler:
Chapitre 1 : Minuit Perdues dans le lointain, des milliards d'étoiles illuminaient le ciel nocturne tandis que la lune étendait son reflet sur les flots. Les craquements des bateaux de pêche se mêlaient à la rumeur des criquets, étouffant à demi le pianotage des pattes de rats sur le bois et le bourdonnement des ailes d'insectes. Les ruelles du port étaient désertes et le reste de la bourgade indifférente à la symphonie océanique. Une toute autre musique résonnait sur une large place où se déroulait la plus grande fête de l’année. Ville et océan semblaient se battre pour que leur mélodie dépasse celle de l’adversaire. Tandis que sur terre était salué le retour de l'âpre soleil du début d'août, l'abîme tentait de retenir une dernière fois le redoux de mai. Une bataille sans vaincu, un subtil duel, qu'essayaient de surprendre deux silhouettes humaines tapies dans l'ombre. – Tu sens ? – ATCHOUM ! – Simon, tu es désespérant. – Pitié arrête… grommela le dénommé Simon en heurtant les tonneaux qui les dissimulaient. Tout ce que je sens c'est le poisson mort et les rhumes. Et alors ? – Ce que tu peux être rabat-joie quand tu t’y mets. – On devrait retourner à la fête, on va nous chercher. – Pour que tu écrases les pieds de tout le monde en essayant de danser ? – Moi au moins j’essaie. – Allez, respire à fond. Tu ne sens pas que l’air est plus frais ? Qu’il a plus de caractère que d’habitude ? – Je te rappelle que c'est un port. C’est normal que ça pue le poisson. – Mais non idiot ! Ça sent l’aventure ! – C’est toi l’idiote ! D’abord, l’aventure n’a pas d’odeur et est censée être palpitante, amener la nouveauté… tu vois ce que je veux dire ? Améliorer le passage en le faisant s'émerveiller sur des exemples d'aventures, avant de ronchonner sur leur pseudo escapade. Aller dans un coin qu’on connaît par cœur et où on était il n’y a pas trois heures c’est loin d’être pareil. – Si, car il y a deux choses qui ont changé : l’heure et le fait que personne sache qu’on est là. – Et alors ? – Et alors ? Imagine tout ce qui peut arriver au bord de l’océan au beau milieu de la nuit. Il y eut un long silence dans la conversation des deux enfants. Les bateaux continuèrent à tanguer, une mouette plana un court instant dans le ciel étoilé et un chat traversa le port par petits bonds. – Tu as ta réponse, reprit Simon d'une voix monocorde, il ne se passe rien au bord de l’océan au beau milieu de la nuit. – Rien ne dure, comme dirait l'autre. – Quel autre ? – Et puis, il est tout juste onze heures, reprit la fillette comme si elle n'avait rien entendue, on ne peut pas vraiment dire que ce soit le milieu de la nuit. – Alors revenons dans une heure. – Et s’il se passe quelque chose durant notre absence ? – Il ne se passera rien… – Qu’est-ce que tu en sais ? – J’en sais que j’ai faim et qu’il y a à manger à la fête. – Et bien va chercher à manger... Mais ne viens pas te plaindre d’avoir tout manqué après. Le garçon se releva et s’éloigna en pestant contre sa complice. Il donna un coup de pied dans un énorme tonneau abandonné, mais la petite fille n'y prêta guère attention. Restée seule, elle ouvrit plus attentivement ses yeux et ses oreilles pour capter les chuchotis du vent. Il lui sembla qu'il soufflait plus fort, réveillant quelques vagues plus bruyantes que les simples clapotis qu’elle avait entendus jusqu'alors. Le chat réapparut, il fixa un point invisible sur l’obscure horizon, restant figé. Après un court un instant, il partit en rase-motte, un bout de poisson entre les crocs, vers un amas de vieux cageots brisés. L’enfant imaginait déjà voir une foule de créatures glisser hors des ténèbres pour venir valser sur les vagues. Combien d'entre-elles auraient trois nez ? Combien seraient violettes ? Elle s’imaginait allant les rejoindre et se faire capturer par leurs féroces griffes. Elle en sortirait indemne en leur apprenant à jouer au poker et, en retour, ces étranges êtres lui montreraient peut-être comment toucher la lune. Un oiseau se posa soudain sur l’une des amarres qui retenaient les navires. Il lissa ses plumes argentées sous la lumière d’une vieille lampe oubliée, puis se figea pendant quelques secondes. Il tourna la tête pour fixer l’espionne/la fouineuse, la tirant de ses pensées, comme s’il savait qu’elle l’observait. Ils restèrent ainsi de longues minutes lorsque, tout à coup, l'animal s’envola. Et la jeune fille sursauta en entendant la voix de son camarade qui était revenu.
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– Je ne savais pas ce que tu voulais alors j’ai pris des sardines à l’huile. – Tu m’as fait peur ! Se plaignit-elle. – J’ai vu, ne t'en fait pas. Je disais… – J'ai entendue ! Coupa-t-elle. Tu as oublié que je déteste ça ? – Non, je plaisantais. Il lui tendit un petit bout de brioche séchée et s’installa confortablement pour manger une large part de tarte aux fruits. – Tu prends du gâteau et tu me rapportes du pain sec ? Tu trouves ça équitable ? – Tu n’avais qu’à y aller toi-même, rétorqua le garçon. Qu’est-ce que j’ai raté ? – Une palourde est venue me demander si je n'avais pas vu son mari. – N’importe quoi. – Je te le jure sur mon repas. Elle m'as aussi dit qu'elle allait lui passer un savon. – Bien sûr, c'est de loin le truc le plus utile sous l'eau. Les deux enfants éclatèrent d’un rire assez peu discret qui attira brièvement l’attention du chat. - Tu as entendu ? Fit soudain le garçon. - Entendu quo… Il lui fit signe de se taire et elle tendit l’oreille. Elle ne remarquait pourtant rien de particulier. Elle parcourue le port du regard. Les navires étaient immobiles, pas le moindre rat ne montrait son museau… Tout n’était que silence. Elle n’entendait que la respiration précipitée de son voisin ainsi que son propre souffle qui commença à s'accélerer. Tout à coup, la fillette se sentit tirée en arrière. Son ami lui avait attrapé le bras et courait désormais en direction de la grande place Ne sachant ce qu’il y avait à redouter, elle le suivie sans hésiter à travers les rues pavées. Les deux enfants commencèrent à ralentir lorsqu’ils aperçurent les gens de la ville en train de danser. Ils se retournèrent alors en retenant leur souffle et jetèrent un œil derrière eux. Personne ne les avait poursuivis et le port êtait trop loin pour qu'il puisse le distinguer. – Qu’est-ce qui t'as pris Simon ? – Moi ? Mais rien, répondit le garçon en passant une main dans ses cheveux bruns. Il reçut un coup de coude de sa camarade furieuse de s’être fait aussi bêtement avoir. – Pourquoi tu as essayé de me faire peur alors ? – Essayé ? Je pense avoir réussi mon coup. La fillette lui jeta un regard noir que Simon fit semblant de ne pas remarquer. – Apprend, Vicky, que la curiosité est un très vilain défaut. – Tu ne vas pas t’y mettre aussi. – Je dis seulement qu’il est tard et qu’il ne se passe jamais rien ici excepté cette merveilleuse fête qui n’attend plus que nous. Alors, promet moi de patienter jusqu’à demain avant d’être imprudente. – D’accord… C’est parti pour la fête. Dit-elle sans grande conviction – Félicitation Simon, tu as réussis à me la ramener. La jeune fille se figea. Ce genre de phrase n’annonçait rien de bon. Voilà pourquoi elle détestait les rassemblements, il ne se passait pas une seule seconde sans qu'on vienne lui reprocher quelque chose. Elle agrippa l'épaule de son ami et plongea le regard dans ses yeux marron. – Quoi ? gémit la fillette. Tu ose me livrer à cette furie ? Toutes ces années d'amitié ne comptent donc pas pour toi ? – Lâche-moi s'il te plait, tu me fait mal au bras. – Je m'en fiche de ton bras. – Arrête de faire toute une histoire pour rien. Elle me l'a ordonnée et tu sais comment elle est quand on désobéit. L'enfant desserra sa prise un court instant et le garçon en profita pour filer. Elle eut beau lever le poing dans sa direction il s'était déjà éclipsé. – La reine des comploteuses pourrait-elle trouver le temps de faire ce qu’on lui a demandé, elle aussi ? Dissimulant avec peine une grimace angoissée, Vicky pivota pour faire face à la femme d’une trentaine d’années qui se tenait dans son dos. – Faire quelque chose ? Mais voyons dame Alda, je n’avais rien à faire pour aujourd’hui. Jeanne Alda n’était pas du genre à se faire remarquer, mais sa jambe de bois ne lui facilitait pas la tâche. Ce détail mis de côté, il est vrai qu'elle serait passée n'importe où. Cheveux blonds, yeux bleutés d'une étrange teinte délavée, il ne lui manquait plus que des boutons pour être totalement banale. Mais malgré son air défraichi et son caractère grognon, elle était une des personnalités les plus appréciées de la ville et également la plus digne de confiance. C’est pourquoi on lui confiait l’organisation de la plupart des évènements de la ville dont la fête et le baby-sitting. – Je crois le contraire miss Dumer, vous deviez apporter de la citronnade sur chaque table or je ne vois aucune bouteille du dit breuvage. – Tiens oui c’est vrai. Cela me revient maintenant. – Que doit-on faire alors ? – Boire autre chose ? hasarda la fillette. – Aller réparer cette erreur voyons ! Pauvre de moi… fit Alda en prenant un ton de tragédienne. Qu'ai-je fais au ciel pour être obligée de m’occuper de quelqu’un comme vous ? Si vos pauvres parents ne m’avaient pas confiés votre garde avant leur mort cela ferait longtemps que je vous aurais laissée à votre triste sort. – Vous exagérez, nous savons très bien que ma mère rentre de la capitale demain matin. – Et voyez dans quel état elle vous trouvera ! Les pieds sales, les genoux pleins d’échardes, les mains couvertes d’écailles de poissons… – Comment pouvez-vous voir mes genoux à travers mon pantalon ? – Et tous ces bouts de paille dans vos cheveux… vous avez encore rodée sur le port n'est-ce pas ? Il y a des fois j’ai envie de vous mettre dans une caisse et de vous envoyer par Chronopost jusqu’à Vladivostok. – Tiens, ce n’était pas plutôt Stockholm ? – Aucune importance, vous ne seriez jamais arrivée de toute façon. Allez ! Filez faire ce que je vous ai demandé ! Et tachez de ne pas boire les bouteilles. Vicky partit d’un pas trainant vers la maison de Jeanne Alda, elle voulait l’entendre râler encore un peu.
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Lorsque la fête redevint une rumeur, la jeune fille avança plus vite, s'émerveillant du clignotement des avions dans le ciel nocturne. Voler n'était pas un rêve à la hauteur de ceux qu'elle faisait au bord de l'eau mais c'était toujours mieux que rien. Elle trouva bientôt la maison familière où elle vivait depuis une douzaine d'année. S'arrêtant une minute aux pieds des murs en pierre apparentes elle se pencha sur les pavés de la chaussée. Elle ramassa un petit caillou et le lança en direction de la fenêtre la plus haute, celle de sa chambre. Le caillou heurta le mur gris et la fillette le rattrapa lorsqu’il retomba dans sa direction. Elle sourit, imaginant la colère qu'aurait eut Alda si elle l'avait vu. Toute petite, elle avait pris cette mauvaise habitude et s’entraînait à récupérer les projectiles malgré le manque d’encouragement de son entourage qui pensait que cela abimait les volets. Elle était désormais assez habile à ce sport pour pouvoir l’exercer dans le noir. Une fois encore, elle s'occupait de son mieux. Elle jeta la petite pierre et contourna l’habitation jusqu’à trouver la trappe en chêne qui conduisait à la magnifique cave de la propriétaire des lieux. Elle tira l’anneau de bronze et utilisa le petit escalier en pierre froide qui descendait sous les premières fondations de la maison. Là, il y avait une grande caverne naturelle aménagée à l’aide de poutres maîtresses, d’étagères à vin et de bouteilles contenant divers liquides dont beaucoup s’approchaient davantage de potions suspectes que de grands crus. Vicky enjamba des crottes de souris répandues un peu partout sur le sol et explora les étagères. Il n’y avait pas que des bouteilles dans cette cave, très peu d’ailleurs. On y trouvait surtout des outils de jardinages, quelques livres rongés par les moisissures et de nombreuses curiosités, souvenirs de l’ancienne vie de Jeanne Alda. Un renard empaillé, des défenses d’éléphant, une vieille table à trois pieds, un fauteuil en pièce détachés, un vieux poile à charbon, quelques vases et poteries brisées ; tout s’entassait là depuis des années. Vicky s'empara d'une fine lampe à huile au cuivre taché. S'en servant comme d'un miroir, elle essaya d’enlever quelques brindilles de ses cheveux noirs mais arrêta l’entreprise en tombant sur un nœud coriace. La petite fille passa un instant à regarder ses yeux, comme chaque fois qu’elle voyait son reflet, qu'il soit déformé ou non. Ils étaient habituellement d’un beau vert moucheté de bleu, le cuivre les montrait doré. "Des yeux de chat" comme disait sa mère. Elle avait par ailleurs beaucoup du chat, ses oreilles étaient légèrement pointues et elle était capable de se glisser n’importe où, bien que cela ne fut jamais nécessaire. Elle s’arrêta un instant sur son visage ovale, évalua la distance entre ses sourcils puis détourna les yeux. Depuis longtemps Vicky savait qu’il n’y avait rien de bien intéressant dans cette cave. Tout était étiquette, catalogué et classé, perdant tout leur mystère. Pourtant la fillette aimait rêvasser sur l’un des morceaux du fauteuil, cherchant à redessiner dans son esprit le chemin que chaque objet avait suivit. Ce qui avait le don d’énerver Alda plus que d’habitude. La jeune fille soupira, s'avançant vers un petit livre plus récent que les autres. Elle l'avait commencée au début de l'été, espérant y puiser de nouvelles sources de distraction. Mais les romans eut-même peinaient de plus en plus à l'occuper. Elle hésita à passer le reste de la soirée entre les rayonnages familiers. Personne ne serait très inquiet de ne pas la trouver dans la foule et les fêtes avaient toujours eut pour habitude de s'achever sans elle. La fillette connaissait très bien ce qui l'attendait en retournant dehors. Le concours du plus gros mangeur de crabe, l'ouverture de la course en sac, le buffet à volonté… chaque été, se déroulait toujours les mêmes évènements et plus les années passaient, plus le manque d’initiative se faisait croissant. Pourquoi ce qu'elle lisait dans ses livres ne lui arrivait jamais ? Dans un roman, c'était toujours la personne ayant la vie la plus insignifiante qui se retrouvait propulsée au rang de héros avec la promesse des plus beaux voyages et des plus grandes victoires. Son existence battait des record de banalité pourtant aucune fée n'était venue lui demander de l'aide. Elle n'avait pas amené Simon au port pour rien cette nuit-là, elle avait crut que quelque chose de différent l'attendait. À cause d'Alda elle ne saurait jamais quoi. La fillette prit quatre bouteilles de citronnade par les goulots et sortit. Elle referma la trappe et repartit en direction de la fête. Tout était si monotone qu’elle commençait à être fatiguée de rêver à ce qui n’arriverait jamais.
*** - Spoiler:
Le port avait retrouvé sa tranquillité. Les deux enfants étaient retournés avec les leurs, laissant les lieux aux seuls soins des créatures nocturnes. Le chat passa une langue râpeuse sur ses babines et leva la tête des restes de son poisson, il se félicita d’avoir élu domicile si près d'une telle reserve de proies et entama un brin de toilette. Cependant, lorsque sa patte se reposa sur le sol, il sentit un frisson le parcourir. De nouveau cette sensation désagréable qu’il avait ressentit quelques instant plus tôt, vint lui glacer la nuque. Il connaissait bien cette impression, elle venait lui rendre visite à la veille de chaque tempête. Cette fois pourtant, le ciel était dégagé et les mouettes avaient assuré qu’il en serait de même pour le reste de l’été. Il devait se faire des idées, peut-être que son âge grandissant le rendait plus paranoïaque qu’auparavant. Ce ne pouvait être que cela, il venait de s’en persuader. Jusqu’à ce qu’un grondement retentisse au loin. Ce n’était pas la foudre qui fit déguerpir des souris par dizaines. Le ciel restait sans nuage et les étoiles immobiles. Le chat dressa la tête au-dessus des cageots qui formaient sa cachette. Tout ceci n’avait rien d’ordinaire et ne faisait que renforcer sa crainte. Lorsqu’une nouvelle détonation retentît, plus puissante et plus nette, le petit animal sentit le son vibrer dans ses tympans sensibles et crut que son crâne allait imploser. Il chercha à fuir mais se heurta, déboussolé, aux parois de son abri de fortune. C’est alors qu’il le vit ; un simple point lumineux sur la surface immobile de l’eau, une lueur dorée et vacillante. Curieux, le chat se détendit un peu et commença à approcher du bord pour mieux voir. Il n’avait rien à craindre d’une petite chose aussi belle, pensait-il. C’était probablement le reflet d’un poisson ou bien une luciole égarée, rien que des choses intéressantes. Oubliant toute prudence, il avança encore et se pencha en avant. Il tendit la patte vers ce point doré qui commençait à s’étirer, formant une ligne tremblante s’élargissant à vue d’œil. Distance du point. Les flots commencèrent à s’agiter autour du port, formant des vagues de plus en plus puissantes qui secouèrent les bateaux de pêche. Mais rien ne semblait pouvoir perturber le petit animal tendu vers l'objet de sa curiosité. Juste avant que le matou ne tombe dans les flots, le trait doré vira au blanc vif et s’élargit si vite qu’un flash de lumière illumina un court instant les lieux, comme si le jour avait décidé de se lever plus tôt. Les pupilles du chat le brulèrent soudainement, le forçant à fermer les yeux. Il sentit la tête lui tourner et vit des centaines de points colorés passer derrière ses paupières closes. Il chancela et s’écroula dans les cageots. Les flots désormais déchainés balayaient le ponton par de monstrueuses vagues semblables à des lames d’acier, emportant le félin sur leur passage. Lorsqu’il parvint à se remettre sur ses pattes tremblantes, le chat n’hésita plus une seule seconde. Il fit volte-face et courut le plus vite possible loin de cet endroit trop dangereux. Il estima finalement avoir mis suffisamment de distance entre lui et la menace qui approchait, et s’autorisa une pause pour ébrouer son pelage sombre. On ne le verrait plus sur le port avant longtemps. De nombreuses rues plus loin, les bateaux avaient repris leur mouvement tranquille. Le bois sec du ponton grinçait doucement en une symphonie improvisée tandis que les étoiles brillantes et la lune haute annonçaient que minuit était passé. La petite brise nocturne adoucissait encore un peu la fraicheur de cette paisible nuit d’été, se préparant avec une infinie lenteur à accueillir l’aube. Oh, vous avez fini ?
Voilou. Pourquoi avoir mis plume et crayon ? Bah... pourquoi ne pas sauter en parachute ? |
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