Vers un débourrage en cordelette

Il peut parfois y avoir une certaine incompréhension lorsque je parle de débourrer Fadel en cordelette. Je dois dire que certaines personnes sont mêmes réfractaires à cette idée, me soulignant que d’une part, ce n’est pas possible et que d’autre part ça n’a aucun intérêt. Alors, pour répondre à toutes ces personnes qui m’ont dit ce qu’elles pensaient, et à toutes les autres qui le pensent sans m’en avoir parlé, aujourd’hui je vous explique le pourquoi et le comment.

POURQUOI ?

1. La première chose à comprendre est que le travail en liberté, qu’il soit à pied ou monté, m’a toujours fait rêver. Pour moi, il symbolise la cohésion et l’entente dans le rapport cheval-humain et nécessite une légèreté et une finesse que j’admire. Et à ceux qui m’ont demandé l’intérêt de débourrer en cordelette, je leur ai demandé l’intérêt de monter en cordelette … A vous d’y réfléchir.
-> Parce que j’en rêve.

2. Pour la suite, je vous demanderais de vous imaginer à ma place … De vivre ce que j’ai vécu, comme je l’ai vécu, avec la même intensité et … Les mêmes conséquences. Fadel est mon troisième cheval. Avant lui, j’ai été coupée dans mon rêve par deux fois. Passy a eu deux graves accidents et Nicky est décédé. Ce qui signifie que je n’ai jamais pu aller au bout des choses, au bout de ce que je souhaitais le plus. J’ai eu la sensation d’être en échec et de ne pas être capable de vivre ce que je rêvais comme je le voulais.
De ce fait, il n’est pas question que j’attende pour emmener Fadel vers ces choses dont je rêve.
-> Parce qu’il ne faut pas repousser à demain ce que l’on pourrait faire aujourd’hui. Qui sait de quoi sera fait demain ?

3. Et enfin … il est évident que réussir ce que l’on m’a dit être impossible prouvera l'inverse …
-> Parce qu’il faut bien avoir un esprit de contradiction de temps en temps, juste pour faire iech les autres :p

COMMENT ?

1. De manière sécuritaire. Vouloir utiliser la cordelette dès le débourrage ne signifie pas être inconscient, monter comme un bisounours, sans aucune protection. Depuis le départ il était prévu que Fadel aurait le sidepull. Et que j’aurais ma bombe.
-> En restant réaliste sur l’acte effectué.

2. L’idée a été de passer par le travail à pied pour introduire des codes utiles à cheval. Le travail à l’épaule en sidepull puis en cordelette a été un tournant déterminant. A pied, Fadel a appris à s’arrêter avec un code gestuel (je reportais mon propre poids vers l’arrière), une descente d’énergie (souffler et se relâcher) et une tension de plus en plus légère sur les rênes ou la cordelette. Le travail s’est réalisé de la même façon pour tourner. Nous avons aussi beaucoup travailler le montoir. D’abord, Fadel a appris à rester immobile alors que je posais un plot ou une chaise à côté de lui. Puis alors que je montais dessus ; puis quand je me penchais au-dessus ; que je posais mon tronc sur son dos ; que je levais la jambe au-dessus de ses fesses ; que je passais entièrement la jambe de l’autre côté. Ainsi, le jour où je suis montée sur Fadel la première fois, me porter n’a été que la continuité de tout ce qu’il avait déjà appris. Bien sûr, des tas d'autres choses ont été travaillées à pied et ont contribué à ces moments.
-> En préparant le débourrage avec beaucoup de travail à pied.

Maintenant que je travaille pour vivre mon rêve, j’espère que vous comprenez cette démarche.

N’attendez pas qu’il soit trop tard, donnez-vous les moyens de vivre vos rêves. <3

séance 1 et 2


Séance 3