Coucou Clémane!
Je vous offre ce que j'ai écrit "ailleurs" quand un de mes chevaux a éprouvé une grande tristesse. Certes je l'étais aussi très triste à ce moment, nous venions de perdre notre chère jument, notre belle doyenne.
Mais là c'est sa tristesse à lui que je raconte...
Caylus m'a fait un coup de calcaire!pale
En "discutant " avec lui, j'ai pu constater qu'il ne digérait pas le départ de Cheyenne...
Les travaux l'angoissent aussi même s'il n'y laisse rien paraître, il aura voulu se montrer fort.
Mais le corps exprime ce que la pensée veut fuir!
Alors Caylus s'est effondré, il m'a montré son ventre et j'ai vu qu'il avait mal.
J'ai voulu qu'il se lève, mais non, il s'obstinait à se "tortiller" au sol, comme s'il souffrait d'une colique!
J'ai mon téléphone, s'il ne se lève pas j'appelle le véto (bon, la dernière fois qu'il est venu, et la fois d'avant aussi, ça s'est mal terminé, alors ça me fait peur...)
Je panique, je veux qu'il se lève, je vais chercher son licol, une longe, lui implore de marcher...rien.
Alors, après avoir essayé et essayé encore, je vais chercher la pince à parer, ce truc qui le met hors de lui en liberté, et là, ouf, il se lève et trottine pour fuir l'instrument de malheur!
Aussitôt, un beau crottin (forcément beau dans ce cas là!)!
Re ouf! Alors je le stimule pour qu'il ne se recouche pas, sous l’œil avisé de Jonquille qui semblait très inquiète elle aussi.
Je palpe ses oreilles, vérifie ses yeux, tente d'examiner ses muqueuses (il n'aime pas du tout!) et rien d'anormal...Pas de fièvre, mais il souffre, c'est certain.
Caylus pose alors sa tête sur mon épaule, se laisse porter (lourd le bougre!) et me raconte...
Première conversation si profonde entre nous, plus question de blagounettes, là il se lâche mon kiki.
Je lui répond que nous nous devons de vivre encore de beaux et grands moments ensemble, que notre chemin ne s'arrête pas là, que sa tristesse est légitime, qu'elle fait partie de la vie, qu'être triste, c'est être vivant, que le temps à tant à nous apporter encore, et d'autres choses encore rien qu'entre lui et moi! mais surtout que je ne veux pas qu'il se couche encore.
Caylus est un personnage!
Il se couche, se roule encore, respire fort, se relève, puis quelques mètres plus loin, se couche, et se roule...et plusieurs fois encore!
Il déprime mon loulou, et ça lui fait mal au bid!
Je n'en peux plus, lui prend l'antérieur qui gratte le sol pour l'empêcher de retomber...
Et il se calme, se colle sur moi, baille, et s'immobilise...
Je n'en reviens pas, nous sommes tous deux ensemble, seuls au monde, il est déjà minuit passé. Je lui masse le ventre doucement, lui donne du chaud (mes mains chauffent...), lui dis tout l'amour que je lui porte, il le sait déjà mais il aime qu'on l'aime, alors ça ne peut que lui faire du bien.
Il m'aime aussi! C'est vrai, il me l'a encore dit!
Il va rester debout, se mettre en pause, repenser à tout ça, et somnoler, toujours debout, un postérieur verrouillé!
Demain tout ira bien!
Le lendemain, il avait retrouvé sa place au sein du troupeau, et gare à celui qui lui demande: "comment ça va depuis hier?" Wink
Je transmets cela pour montrer à quel point nos animaux vivent fortement les épreuves. Ici il s'agit du départ d'une compagne de longues années.
J'ai d'autres histoires similaires sous le coude, mais à chaque fois, je dois faire le même constat: ils échangent avec nous, chacun à leur manière, les émotions qui se dégagent de part et d'autre!