Bonjour Eline, c'est encore Pauline. Je lui envois une image de moi avant de lui dire que je n'ai encore beaucoup de temps pour parler.
-Bonjour ! Je me souviens de toi.
Elle est joyeuse, transformée par rapport à la dernière fois.
-Comment te sens-tu aujourd'hui ?
-Mieux, merci.
-J'en suis heureuse.
Je me souviens de tes questions alors je l'interroge sur le fait qu'elle refuse de se laisser attraper et de ses craintes. Elle ne me répond pas exactement mais plutôt d'un point de vue global, elle ne veut pas s'attarder sur les détails (enfin, je pense que c'est plutôt moi qui ne perçois pas les détails
il faut que j'affine de ce côté-ci)
-Je veux rester au calme, ne pas être brusquée. J'ai besoin de refaire ma vie. Laissez-moi, je ne veux pas être abandonnée et oubliée, mais j'ai besoin de mon espace, de ma bulle. Venez me voir, parlez-moi, je vous expliquerais.
-D'accord. Veux-tu me parler de ton passé ?
-Il n'est pas joyeux et ne mérite pas d'être raconté. Mais j'ai été battue ( pour ce dernier mot, je n'ai pas très bien saisis si elle parlait de coups purs et durs ou si elle parlait de son esprit, donc comme une métaphore, j'ai vu des images contradictoires) et exploitée, ils ne me voyaient pas comme j'étais, je n'étais rien, à part quelque chose à exploiter.
Je fonds en larmes, il y avait tant de choses qu'elle me transmettait par sentiments dont une brisure à l'intérieur. Je vois une femme aux cheveux blonds (mèchés?) avec des lunettes de soleil, en robe claire (peut-être blanche avec des fleurs bleues), deux hommes, un plus jeune que l'autre et une quatrième personne qui la tient en longe (je suis à sa place, je vois à travers ses yeux), il y a du soleil, des arbres autour. La terre est sèche.
-Je suis tellement désolée Eline. Désolée de ce que les Hommes font, qu'ils se complaisent dans leur ignorance, de toutes ces souffrances. Je suis tellement désolée.
Elle s'approche est me souffle dessus :
-Ne pleurs pas pour cela petite humaine. J'étais avec eux pour leur ouvrir les yeux, je l'ai choisis, même si je n'ai pas réussis. Ce n'est plus mon problème.
-Il n'empêche.
-Ne prends pas cette peine pour toi enfant, tu as déjà assez à porter. Ne te charge pas plus que nécessaire. Chacun doit porter son bagage.
-Oui. As-tu un message pour les Hommes ?
-Gardez confiance. Ouvrez les yeux et ouvrez votre cœur pour laisser entrer l'amour. Prenez conscience de votre potentiel, outre ce que vous pensez déjà savoir, surtout, n'ayez pas peur de ce que vous êtes. Ayez le courage d'aimer.
Je demande à entrer dans son corps.
-Tu n'aimera pas ce que tu vas y trouver.
-Est-ce un refus ? Pas de soucis.
-Non, une mise en garde. J'accepte.
-D'accord.
Je rentre. Son corps est fatigué, maigre, désagréable. Je sens mes côtes saillir sous ma peau, mes poils sur cette peau ne sont plus agréable, mon encolure est longue, je déglutit sèchement. Mes sabots remuent la terre sous eux, mon corps est trop petit, plus que ce qu'il était avant. Ma respiration gonfle mes poumons, elle est sèche elle aussi. Ces sensations me font penser à de l’emphysème pour te donner une idée du ressentit.
Et lorsque je connecte ma tête, un grand gouffre s'ouvre en moi. C'est très profond, j'ai l'impression qu'il va m'engloutir, je n'ai pas peur mais il m'attriste ; c'est sa blessure personnelle.
Automatiquement, je visualise une grande lumière blanche qui la réchauffe, la comble. Pourquoi ? Aucune idée, cela m'a juste parut être ce que je devais faire... mais je n'avais jamais fait cela, donc j'espère ne pas avoir mal agit. Dans le même instant, elle me dit : « Sors, je ne veux pas que tu vois cela » Elle est tellement peinée.
Elle s’apaise et je sors.
-Merci. Mais c'était dangereux. Prends garde à toi. N'aide pas à tes dépends.
-Oui.
Je lui fais ce que j’appellerai un « massage de lumière ». Qu'est-ce que j'entends par là ? Pendant la Communication, je suis à sa tête, devant elle, et mes mains sont de lumière, enfin, je canalise mon énergie dans mes mains. Je me relie à l'Energie Vitale et un grand courant me traverse, je suis une sorte de canal. Depuis sa tête, je passe un grand courant sur son corps que je pousse à l'aide de mes mains. À chaque passages, elle est lavée, peu à peu, par petites touches.
-Je ne sais pas si cela changera quelque chose, mais c'est tout ce dont je suis capable Eline.
Pour la première fois, elle me laisse entrevoir une lueur malicieuse dans son aura.
-C'est difficile pour toi de ne pas tout guérir, de ne pas réussir à aider tous ceux que tu croises, n'est-ce pas ?
-Oui, mais en même temps, et imaginons que le pouvoir de tout remettre ''« bien »'' me soit donné, si je fais tout à leur place, cela ne sert strictement à rien, je prendrais leur évolution et ils n'auraient qu'à recommencer. Ce serait dommage et je serai alors plus une entrave, un obstacle pour eux-même plutôt qu'une aide réelle. Parfois, en voulant trop bien faire, nous faisons plus mal. Ceux sont nos erreurs qui nous forgent à mon avis, et c'est pour cela que chacun doit les faire, s'éprouver et en tirer des conclusions qui nous permettront d'avancer sur notre chemin. C'est comme si un enfant tombe et qu'il est toujours relevé avec une aide extérieure, au lieu de se relever seul. Enfin, je sais que moi, je déteste lorsque je ne peux pas faire mes propres erreurs et tomber si je dois tomber, pour pouvoir me relever. Pour apprendre et ne pas oublier, pour grandir à ma manière.
-Je sens que tu as compris. C'est bien.
-Je vais devoir partir Eline. Merci d'avoir accepté de me parler aujourd'hui. Que la fin de ta journée soit belle. Au revoir.
Je lui envois ma tendresse et mon amour.
Elle me regarde intensément.
-Merci.
Ok je me suis bien emballée dans celle-ci x)