Il y a urgence ...

Elle est arrivée la tête basse, toute triste.
" je ne me sens pas bien ici, je m'ennuie. Elodie s'occupe de moi mais son coeur est déjà pris. Alors je suis sur la réserve. Je suis attristée, pas malheureuse, juste peinée. Je ne sais pas si ça va s'arranger, ça ne dépend pas de moi. Je préférerais rester ici quand même, je n'aime pas le changement. Il faut qu'elle soit plus attentionnée pour que je perde ma méfiance. l'autre cheval ne me dérange pas, il ne s'intéresse pas à moi. Je sais qu'Elodie veut bien faire, c'est moi qui suis exigeante. Je ne veux pas la partager, mais si je n'ai pas le choix, je ferai avec. Je voudrais juste qu'elle prenne du temps juste avec moi, une petite balade en main, des mots réconfortants pour moi seule."
Elle est repartie plus sereine, contente d'avoir dit ce qu'elle ressent.

Moi : Bonjour Avane, je m'appelle Frédérique, je viens te voir de la part d'Elodie, acceptes-tu de me parler?
Avane : Oui, ça me fera du bien
Moi : Comment te sens-tu?
Avane : Je sais pas, je crois que j'ai un problème
Moi : Physique?
Avane : Oui et non
Moi : C'est-à-dire?
Avane : C'est difficile à dire. Je ne contrôle pas toutes mes réactions on dirait. Ca donne une mauvaise image de moi.
Moi : Peux-tu m'en dire un peu plus?
Avane : C'est comme si on était deux en moi.
Moi: Comment le vis-tu?
Avane : Mal. Je suis mal jugée alors que je suis impuissante.
Moi : Penses-tu qu'il y a une solution?
Avane : Pour ça, il faudrait déjà comprendre...
Moi : Est-ce qu'une des deux parties de toi est liée à ton passé?
Avane : Je crois que j'ai toujours été comme ça.
Moi : Es-tu heureuse avec Elodie?
Avane : Oui, mon problème est uniquement avec moi en fait. Je voudrais trouver, comprendre, me stabiliser. J'ai l'impression que je suis la seule à ne pas pas faire d'efforts, c'est dur. Je me sens mauvaise. Pourtant, je te jure, j'essaie, je fais ce que je peux.
Moi : Veux-tu aller chez Elodie ou aller dans une autre maison?
Avane : Je préfère rester car je pense qu'ici je pourrais aller au bout de mon chemin. Je me dis que c'est possible.
Moi : Si tu veux rester, es-tu prête à faire confiance à Elodie?
Avane : Je lui fais déjà confiance. Elle ne le voit peut-être pas, et ça, ça me fait de la peine, je fais vraiment des efforts. J'ai besoin de son aide. Elle a déjà des réponses mais elle ne les écoute pas encore. Au fond d'elle, elle sait, elle se doute de quelque chose. Qu'elle suive son intuition, c'est quelqu'un de juste.
Moi : Es-tu proche de Solveno?
Avane : Je suis capable de m'attacher, et en même temps, je suis toujours seule avec moi-même. Tu vois, cette contradiction, c'est ma vie, perpétuellement.
Moi : Qéria te dérange-t-elle beaucoup?
Avane : Non, c'est pas ça. Je l'admire et je l'envie. J'aimerais tellement être comme elle en fait.
Moi : As-tu un message pour Elodie?
Avane : Oui, je veux bien (timide). Dis-lui que je l'apprécie vraiment. Elle peut être mon passeur pour ma nouvelle vie. Et j'ai vraiment envie de croire à cette nouvelle vie, même si cette croyance m'effraie : et si j'échouais???
Pour cela, j'ai besoin d'elle, de son analyse. Ce truc qui cloche chez moi, je lui demande de l'accepter pour l'instant, en attendant qu'ensemble on puisse le résoudre.
Moi : Je sens quelque chose d'un "dangereux"?
Avane : Ca peut paraître, mais non. Je suis "au bord".
Moi : Peux-tu donner une piste pour Elodie?
Avane : Je te l'ai dit, elle a déjà senti quelque chose, qu'elle refuse pour l'instant, j'en suis sûre.
Moi : Est-ce que tu penses que c'est physiologique ton problème?
Avane : C'est possible, ou héréditaire?
(Là un mot m'est venu : Lyme, ça n'a pas été dit par Avane, c'est peut-être purement moi qui ai pensé à ça)
Ne me lâchez pas, toute seule, je n'y arriverai pas.
Moi : Merci de ta confiance
Avane : Cette conversation m'a un peu embrouillée même si au fond de moi je sais que j'avance.